Dans le cadre de son pouvoir disciplinaire, l’employeur contrôle le travail de ses salariés et, au besoin, sanctionne tout comportement qu’il juge fautif. Le licenciement est la sanction la plus sévère. Lorsque le motif du licenciement est lié à la personne du salarié (négligence de celui-ci par exemple), on parle alors de licenciement pour motif personnel.
Tout licenciement pour motif personnel doit être justifié par une cause réelle et sérieuse. Les faits reprochés au salarié doivent lui être personnellement imputables.
L’acte fautif doit être volontaire de la part du salarié, à défaut, l’employeur ne peut pas se placer sur le terrain disciplinaire. Généralement, il s’agira d’un manquement du salarié aux obligations découlant de son contrat de travail : travail consciencieux, respect des directives en matière d’horaires de travail, de discipline, d’hygiène ou de sécurité, etc.
La faute ne doit pas être prescrite. L’employeur dispose d’un délai de deux mois pour engager des poursuites disciplinaires à compter du jour où il a eu connaissance des faits fautifs. Dans le même temps, un seul fait fautif ne peut être sanctionné qu’une seule et même fois.
Il faut retenir que dans tous les cas, un licenciement pour motif personnel doit respecter la procédure suivante :
L’employeur doit convoquer le salarié à un entretien préalable au licenciement. Le délai entre la remise au salarié de la convocation et la date de l’entretien est de 5 jours ouvrables minimum (ce délai débute à compter du lendemain de la remise du courrier et expire la veille de l’entretien).
L’entretien a pour but de permettre au salarié de s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés. Il est précisé que l’absence du salarié à cet entretien ne remet pas en cause la procédure dans la mesure où ce dernier a été régulièrement convoqué.
L’employeur après avoir recueilli les explications du salarié dispose de 2 jours ouvrables pour réfléchir à la situation et décider du licenciement ou non. S’il souhaite licencier, la notification de licenciement ne pourra être envoyée qu’après l’expiration de ce délai et dans un délai d’un mois maximum.
La gravité de la faute ainsi que sa légitimité pourront varier puisque l’employeur doit tenir compte de la situation du salarié (âge, ancienneté, position hiérarchique, dossier disciplinaire, etc.) et du contexte dans lequel la faute a été commise. L’ensemble de ces facteurs pourra constituer des circonstances atténuantes ou aggravantes.
En fonction de la gravité de la faute retenue par l’employeur, le licenciement appliqué connaitra certaines particularités :
La faute grave est celle qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise. La faute doit donc être d’une gravité telle qu’elle empêche le salarié de travailler dans l’entreprise. Pour justifier la gravité de la faute, la mise en œuvre de la procédure de licenciement doit intervenir dans un délai restreint après que l’employeur a eu connaissance des faits fautifs. Toutefois, le déclenchement tardif de la procédure n’a pas pour effet de retirer à la faute son degré de gravité si le délai écoulé était nécessaire pour apprécier la gravité des fautes commises ou lorsque le salarié était absent de l’entreprise (suspension de son contrat de travail). Le licenciement pour faute grave prive le salarié de son droit à l’indemnité de préavis et de licenciement.
Généralement, le licenciement pour faute grave est précédé d’une mise à pied à titre conservatoire. Cette mise à pied engendre une suspension provisoire du contrat de travail et fait suite à une faute du salarié dont la gravité rend impossible son maintien dans l’entreprise pendant le déroulement de la procédure disciplinaire (faute grave). Cette mesure permet donc à l’employeur de suspendre temporairement l’activité du salarié. Elle prend fin avec le prononcé de la sanction définitive. Dans le cas d’une mise à pied à titre conservatoire, le salarié n’est pas payé pendant toute la durée de la procédure. Il faut toutefois préciser que si l’employeur décide finalement de ne pas licencier pour faute grave, le paiement des salaires devra être repris pour la période où le salarié était en mise à pied.
La charge de la preuve de la faute grave incombe à l’employeur et à lui seul. Il faut prouver le fait fautif et démontrer que c’est bien le salarié qui en est l’auteur. L’employeur doit également démontrer que cette faute rend impossible le maintien du contrat de travail, même pendant la durée limitée du préavis, car c’est la caractéristique essentielle de la faute grave.
Pour exemple, voici quelques faits qui ont été retenus comme étant une faute grave :
La faute lourde est celle commise par un salarié avec l’intention de nuire à l’employeur ou à l’entreprise. Cette intention de nuire doit être clairement établie. Elle ne peut pas être déduite simplement de la gravité des faits ou du préjudice subi par l’employeur. Si la faute commise a causé un préjudice à l’employeur, le salarié peut être condamné par le juge à le réparer en versant à l’employeur des dommages et intérêts. Cette faute rend également le maintien du salarié dans l’entreprise impossible, même pendant la durée du préavis. Elle prive donc le salarié de son droit à l’indemnité de préavis et de licenciement. Généralement, le licenciement pour faute lourde est également précédé d’une mise à pied à titre conservatoire.
La charge de la preuve de la faute lourde incombe à l’employeur. L’employeur devra prouver également l’intention de nuire du salarié.
Pour exemple, voici quelques faits qui ont été retenus comme étant une faute lourde :
NB : Un règlement intérieur peut limiter les motifs de licenciement pour faute ou prévoir certaines modalités de sanctions (degrés de sanction selon le type de faute par exemple).