Une heure supplémentaire est une heure de travail accomplie par le salarié au-delà de la durée légale de travail fixée à 35 heures (articles L3121-27 et suivants du Code du travail).
Les heures supplémentaires ne concernent que les salariés à temps plein. Les heures supplémentaires effectuées donnent droit au salarié à une rémunération plus favorable avec un taux horaire majoré ou à un repos compensateur équivalent à la majoration. Les heures supplémentaires sont comptabilisées par semaine (du lundi au dimanche).
Les heures supplémentaires sont effectuées à la demande de l’employeur. Le salarié ne peut pas refuser d’effectuer des heures supplémentaires décidées par l’employeur si ce dernier a respecté un délai raisonnable de prévenance (sauf motif légitime).
Théoriquement, le salarié ne peut pas effectuer des heures supplémentaires si cela n’a pas été autorisé et demandé par son employeur. Cependant, les heures supplémentaires seront dues au salarié s’il est établi que la réalisation de telles heures a été rendue nécessaire par les tâches qui lui ont été confiées (ex : surcroit exceptionnel de travail). Dans ce cas, l’accord de l’employeur peut donc être implicite.
Les salariés à temps plein peuvent effectuer des heures supplémentaires, qui néanmoins doivent obligatoirement respecter une double limite :
L’accomplissement d’heures supplémentaires engendre une majoration de salaire pour le salarié. La majoration s’applique sur le montant horaire brut du salaire, à savoir :
Il est à noter que la rémunération des heures supplémentaires peut être remplacée par un repos compensateur équivalent. Le repos compensateur est un repos octroyé par l’employeur d’une durée égale aux heures travaillées. La durée de ce repos sera équivalente à la rémunération majorée (une heure supplémentaire payée en principe à un taux majoré de 50 % donne lieu à un repos compensateur équivalent, soit 1 heure 30).
NB : en cas d’application d’une convention collective, d’un accord collectif d’entreprise ou d’un accord de branche étendu dans votre entreprise, nous vous renvoyons à leurs dispositions car ces derniers peuvent prévoir d’autres modalités de contreparties (repos et rémunération).
Les heures qui n’ont pas été effectuées en raison d’un jour férié ou d’un jour de congé ne sont pas assimilées à du temps de travail effectif pour procéder au décompte des heures supplémentaires.
NB : en cas d’application d’une convention collective, d’un accord collectif d’entreprise, d’un accord de branche étendu ou d’un usage dans votre entreprise, nous vous renvoyons à leurs dispositions car ces derniers peuvent prévoir d’autres modalités.
Les heures supplémentaires accomplies par le salarié sont soumises à une limite d’heures effectuées par an. Cette limite d’heures est appelée le contingent annuel. Si rien n’est prévu dans la convention collective applicable dans l’entreprise, dans un accord collectif d’entreprise ou dans accord de branche étendu, le nombre maximal d’heures supplémentaires légal est de 220 heures par an et par salarié. Au-delà de cette limite, une contrepartie obligatoire en repos s’impose, à savoir :
Le salarié peut effectuer des heures supplémentaires au-delà du contingent annuel si et seulement si cela est prévu dans la convention collective applicable dans l’entreprise, dans un accord collectif d’entreprise ou dans un accord de branche étendu. Il faudra cependant respecter la durée maximale hebdomadaire de travail dans tous les cas.
La rémunération, le nombre d’heures supplémentaires effectuées et le taux des heures supplémentaires figurent sur la fiche de paie. Elles sont rémunérées en même temps que le versement habituel du salaire mensuel. Il est à noter que lorsqu’une semaine de travail empiète sur le mois suivant, le paiement des heures supplémentaire est reporté sur la prochaine fiche de paie.
La réalisation d’heures supplémentaires présente quelques avantages pour le salarié et notamment :
L’employeur peut également, selon les cas, déduire de ses cotisations patronales un montant forfaitaire.
Le salarié à temps partiel peut être amené à travailler au-delà de la durée de travail prévue au contrat. Il s’agit alors d’heures complémentaires. Les heures complémentaires peuvent être effectuées dans la limite de 1/10e de la durée hebdomadaire ou mensuelle de travail prévue dans le contrat.
Toutefois, elle peut être portée à 1/3 de la durée hebdomadaire ou mensuelle par dispositions conventionnelles.
Les heures complémentaires effectuées donnent exclusivement le droit à une majoration de salaire (une contrepartie en repos est interdite), à savoir :
Le salarié ne peut pas refuser d’effectuer des heures complémentaires sauf :
En tout état de cause, ces heures complémentaires ne peuvent pas avoir pour effet de porter la durée du travail du salarié au niveau de la durée légale (35h/semaine). Un salarié à temps partiel a donc l’interdiction d’effectuer 35 heures sur une semaine, à défaut, l’employeur est passible d’une amende prévue pour les contraventions de la 5ème classe (1 500€) appliquée autant de fois qu’il y a de salariés concernés (article R3124-8 du Code du travail). En outre, les salariés pourraient réclamer des dommages-intérêts en réparation du préjudice subi. Pour les salariés à temps partiel concernés, un risque de requalification en CDI à temps plein pèse également sur l’employeur.
NB : en cas d’application d’une convention collective, d’un accord collectif d’entreprise ou d’un accord de branche étendu dans votre entreprise, nous vous renvoyons à leurs dispositions car ces derniers peuvent prévoir d’autres modalités de rémunération.
Le non-respect de ces limites est passible d’une amende administrative, prononcée par l’Inspection du travail (4 000€ par travailleur concerné) ainsi que de l’amende prévue pour les contraventions de la 4ème classe (750€ pour la personne physique, 3 750€ pour la personne morale), prononcée autant de fois qu’il y a de salariés concernés (article R3124-11 du Code du travail).
Nous vous conseillons donc de scrupuleusement veiller au respect de ces limites pour éviter tout risque de contentieux. Il est également à signaler que pèsera sur l’employeur un risque de faute inexcusable si un salarié est victime d’un accident sur son lieu de travail et qu’il dépasse les durées hebdomadaires ou quotidiennes, ou le contingent annuel d’heures supplémentaires, ou encore la limite relative aux heures complémentaires.