Un VRP (Vendeur / Représentant / Placier), considéré comme un représentant de commerce, à pour mission de prospecter la clientèle pour le compte d’une ou plusieurs entreprises en vue de prendre des commandes. C’est un intermédiaire entre le vendeur (employeur) et le client.
Le salarié VRP est lié à l’entreprise par un contrat de travail. Son statut est soumis à la convention collective spécifique des VRP (IDCC 804). Cependant, d’autres conventions collectives peuvent prévoir des dispositions particulières au statut de VRP. Dans ce cas, il convient de les appliquer en priorité (ex : la convention collective de l’immobilier).
Pour être valablement salarié VRP et bénéficier de toutes les spécificités de ce statut, le VRP ne doit pas faire l’objet d’une interdiction d’exercer et :
Si toutes ces conditions ne sont pas respectées, les parties peuvent toutefois convenir d’appliquer le statut VRP. Il faut pour cela démontrer que ce choix offre un ou plusieurs avantages particuliers au salarié.
Il existe 2 types de VRP :
Un VRP est multicartes lorsqu’il travaille pour plusieurs employeurs ou lorsqu’il travaille pour un seul employeur mais que son contrat ne prévoit pas d’exclusivité.
Un VRP est exclusif lorsqu’il n’a qu’un seul employeur et que son contrat prévoit une exclusivité. Dans ce cas, le VRP bénéficie obligatoirement d’un revenu minimum professionnel garanti égal à 520 fois le SMIC horaire par trimestre pour un contrat à temps plein et hors frais professionnels.
Pour conclure un contrat de travail avec un salarié VRP, l’employeur doit réaliser les formalités classiques d’embauche (déclaration préalable à l’embauche et signature d’un contrat de travail). Le VRP relève des règles de droit commun sauf pour :
Limitée à 3 mois dans le cadre d’un CDI.
La règlementation sur la durée du travail ne s’applique pas au VRP. En principe, il n’a pas droit à la rémunération des heures supplémentaires et l’employeur n’est pas tenu de décompter son temps de travail (sauf si la convention collective le prévoit ou si le salarié est soumis à un horaire contrôlable). Le salarié peut toutefois être engagé dans le cadre d’un temps partiel, le contrat devra alors mentionner la durée hebdomadaire ou mensuelle de travail.
Le salarié est soumis à une obligation de loyauté pendant toute la durée du contrat. Le contrat peut prévoir une interdiction de représenter des produits ou des entreprises déterminées. A défaut, le contrat doit contenir la déclaration des entreprises ou produits que le VRP représente déjà et l’engagement de ne pas prendre en cours de contrat de nouvelles représentations sans autorisation préalable de l’employeur (sauf renonciation expresse des parties).
Celle-ci peut être effectuée au choix des parties :
Le VRP peut percevoir 3 types de rémunérations :
Le cas du VRP rémunéré par un salaire fixe et des commissions s’y ajoutant doit être distingué de celui du VRP payé à la commission exclusivement. Dans le premier cas, le salaire fixe est définitivement acquis. Dans le second, les versements fixes sont de simples avances sur les commissions à venir.
Les commissions représentent généralement un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé par le VRP. En principe, elles sont dues sur les ordres directs, sur les affaires traitées et conclues par le VRP lui-même. En règle générale, le droit à commission est acquis au VRP dès la passation de la commande même si celle-ci n’est pas exécutée ou réglée. Ce droit peut être subordonné à l’exécution de la commande ou à l’encaissement du prix.
Les modalités de calcul sont librement fixées par l’employeur et le VRP. L’accord sur le taux de la rémunération est une condition d’application du statut de VRP. Le paiement des commissions s’effectue au moins tous les 3 mois.
Le VRP exclusif bénéficie d’une ressource minimale forfaitaire. Le paiement du salaire fixe s’effectue au moins une fois par mois.
Le mode de remboursement des frais professionnels exposés par le VRP est librement fixé par les parties. L’indemnisation peut être incluse dans le montant des commissions ou être effectuée par des versements distincts, calculés forfaitairement ou au réel sur justificatifs.
Les règles applicables à la rupture du contrat de travail d’un VRP sont les règles de droit commun. Il existe tout de même quelques particularités :
Le salarié VRP relève du régime général de sécurité sociale et bénéficie de l’assurance chômage. Il peut bénéficier d’une déduction forfaitaire spécifique notamment s’il supporte des frais professionnels liés à son statut. Il bénéficie donc d’un abattement spécifique pour frais professionnels sur l’assiette des cotisations de sécurité sociale dues sur sa rémunération. Son taux est de 30% et réduit de 2 points chaque année depuis le 1er janvier 2024 (il est donc de 26% en 2025). Cet abattement sera supprimé au 1er janvier 2038. En d’autres termes, l’employeur peut calculer les charges sociales sur une fraction des rémunérations versées, et non sur leur totalité. Cela entraîne une augmentation du net à payer pour le salarié, contre une diminution de son droit à la protection sociale (retraite, maladie…).
NB : la présente note n’est pas exhaustive concernant les dispositions applicables au statut VRP et ne détaille pas, notamment, les différentes indemnités que le salarié peut toucher en cas de rupture du contrat. Dans tous les cas, nous vous conseillons de prendre attache avec un membre du cabinet si vous avez la moindre question ou le moindre doute quant à l’application de dispositions pour vos VRP.