Lorsque la salariée est enceinte, elle bénéficie automatiquement et obligatoirement d’un congé de maternité (article L1225-17 et suivants du Code du travail). Ce congé comprend une période avant l’accouchement (congé prénatal) et une période après l’accouchement (congé postnatal). Pendant ces périodes, la salariée cesse de travailler, son contrat de travail est suspendu, elle perçoit des indemnités journalières pour maternité.
La salariée enceinte ou en congé maternité bénéficie d’une protection contre le licenciement. On parle de protection relative pendant son état de grossesse et après le congé de maternité. En revanche, pendant le congé de maternité cette protection est absolue.
Afin que l’employeur soit informé des dates de congé maternité de la salariée, cette dernière doit le prévenir par écrit ou verbalement et justifier de son état par la fourniture d’un certificat médical établi par le médecin ou la sage-femme.
Attention : la salariée n’a aucune obligation de révéler son état de grossesse à son employeur, sauf lorsqu’elle demande le bénéfice des dispositions législatives et réglementaires concernant la protection des femmes enceintes.
La salariée bénéficie d’une autorisation d’absence pour se rendre aux examens médicaux obligatoires (examens prénatals et examen postnatal selon les cas). Le conjoint salarié de la femme enceinte ou la personne salariée liée à elle par un PACS ou vivant maritalement avec elle bénéficie également d’une autorisation d’absence pour se rendre à 3 de ces examens médicaux obligatoires au maximum. Ces absences n’entraînent aucune diminution de la rémunération et sont assimilées à une période de travail effectif.
Nombre d’enfants occasionnant le congé |
Rang de l’enfant | Durée du congé prénatal | Durée du congé postnatal | Durée totale du congé |
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1 | 1er ou 2ème enfant | 6 semaines | 10 semaines | 16 semaines |
3ème enfant et + | 8 semaines | 18 semaines | 26 semaines | |
Jumeaux | 12 semaines | 22 semaines | 34 semaines | |
Triplés ou + | 24 semaines | 22 semaines | 46 semaines |
NB: la salariée peut demander à avancer ou à décaler le début de son congé prénatal sous réserve d’avoir l’avis favorable du médecin qui suit sa grossesse, son congé postnatal sera réduit ou augmenté en conséquence. En cas d’accouchement prématuré ou tardif, la durée du congé de maternité peut varier selon le cas. De même, en cas de maladie due à la grossesse ou à la suite de l’accouchement (grossesse pathologique), la durée du congé de maternité peut être augmentée de 2 semaines avant la date présumée de l’accouchement et de 4 semaines après l’accouchement.
La période d’absence de la salariée en congé de maternité est assimilée à du temps de travail effectif. La salariée ne pourra subir aucune discrimination au titre de sa grossesse (évolution de carrière, rémunération, etc).
NB : une convention collective peut prévoir des dispositions plus avantageuses pour le congé de maternité (durées plus longues, aménagements des conditions de travail et maintien de salaire).
Suite à la naissance de son enfant, le salarié et père de l’enfant bénéficie d’un congé de paternité et d’accueil de l’enfant. Si une autre personne que le père de l’enfant est salarié et vit en couple (mariage, PACS ou concubinage) avec la mère de l’enfant, cette personne peut également bénéficier de ce congé. Dans les deux cas, ce congé est accordé sans condition d’ancienneté. Le congé doit débuter dans un délai de 6 mois suivant la naissance de l’enfant. Ce congé s’ajoute au congé légal « de naissance ou d’accueil de l’enfant en vue d’une adoption » de 3 jours ouvrables dont chaque salarié bénéficie. Des dispositions conventionnelles peuvent prévoir un congé de naissance d’une durée supérieure.
Le salarié qui souhaite bénéficier d’un congé de paternité et d’accueil de l’enfant doit informer son employeur de la date prévisionnelle de l’accouchement au moins un mois avant celle-ci. Il informe également son employeur des dates et modalités de prise de la seconde partie de son congé au moins un mois avant le début de chacune des périodes notamment en cas de congé fractionné.
Si l’enfant naît avant la date prévisionnelle d’accouchement, le salarié a la possibilité de débuter la seconde partie de son congé au cours du mois suivant la naissance. Il doit alors informer l’employeur sans délai.
Suite à la naissance de son enfant ou suite à l’arrivée dans son foyer d’un enfant, un salarié peut bénéficier d’un congé parental et arrêter de travailler partiellement ou totalement pour s’occuper de son enfant, sous réserve de compter au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise. A l’issue de ce congé, le salarié retrouve son emploi ou un emploi similaire et une rémunération au moins équivalente.
La possibilité de prendre un congé parental d’éducation ou de travailler à temps partiel est ouverte aux deux parents de l’enfant. Ce droit est ouvert pour chaque naissance d’un enfant jusqu’à ses 3 ans et pour chaque adoption d’un enfant âgé de 16 ans au plus. L’un ou l’autre des parents peut demander un congé parental ou un temps partiel à n’importe quel moment de la période qui suit l’expiration du congé maternité ou d’adoption dans le respect de certaines limites. Le salarié peut donc demander à prendre un congé parental à l’issue du congé de maternité mais aussi après avoir repris son emploi.
Le salarié peut choisir entre deux formes de congé :
A chaque renouvellement, le salarié a la possibilité soit de transformer le congé parental en activité à temps partiel, soit de transformer l’activité à temps partiel en congé parental.
Le congé parental à temps partiel et le congé parental total ne peuvent pas être refusés par l’employeur.
La durée du congé et sa date de fin varient en fonction du nombre d’enfants nés ou adoptés :
Nombre d’enfants nés ou adoptés simultanément et âgés de moins de 3 ans |
Durée maximale initiale du congé | Renouvellement du congé | Date de fin du congéal |
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1 | 1 an | Renouvelable 2 fois | Pour une naissance : Au plus tard le jour du 3e anniversaire de l’enfant
Pour une adoption : Au plus tard 3 ans après l’arrivée de l’enfant au foyer |
2 | 1 an | Renouvelable 2 fois | Pour une naissance : Au plus tard à la date d’entrée à l’école maternelle
Pour une adoption : Au plus tard 3 ans après l’arrivée des enfants au foyer |
3 ou plus | 1 an | Renouvelable 5 fois | Au plus tard le jour du 6e anniversaire des enfants |
NB : En cas d’adoption d’un enfant de plus de 3 ans et de moins de 16 ans, la durée maximale du congé est d’un an non renouvelable et prend fin au plus tard 1 an après l’arrivée du ou des enfants au foyer. En cas de maladie, d’accident grave ou de handicap grave de l’enfant, le congé parental peut être prolongé d’une année supplémentaire maximum sous réserve de justification par la production d’un certificat médical.
Le salarié qui demande à prendre un congé parental doit en faire la demande par lettre (RAR ou remise en main propre) précisant le point de départ et la durée de la période de ce congé et respecter les délais suivants :
Le salarié qui souhaite prolonger son congé parental ou sa période d’activité à temps partiel, doit avertir l’employeur par lettre (RAR ou remise en main propre), au moins un mois avant le terme initialement prévu, et l’informer si besoin de son intention de transformer le congé parental en temps partiel et inversement.
Sauf dispositions conventionnelles contraires, le congé parental ou la réduction du travail ne sont pas rémunérés par l’employeur. Toutefois, le salarié peut bénéficier de l’allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant et de la prestation partagée d’éducation de l’enfant.