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Note d’information n°26

Publiée le 24 avril 2025

Classification

Quelle est l’importance de la dénomination du poste du salarié ?

Le contrat de travail doit préciser le poste occupé par le salarié. Ce poste doit être précis et correspondre à la réalité des fonctions exercées par le salarié.

Il est vivement conseillé d’éviter toute mention de polyvalence dans l’intitulé du poste du salarié. En effet, cela pourrait avoir un impact en cas de sanctions émises par l’employeur ou en cas de circonstances survenues ultérieurement et ayant une incidence sur le poste occupé par le salarié (ex : suspension de permis).

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Exemple : Sanction d’un salarié classé « employé polyvalent »

Un salarié occupant le poste d’employé polyvalent ne pourra pas être sanctionné au même titre que les autres salariés dont le poste est similaire mais non polyvalent, notamment en terme de responsabilité. En effet, l’employeur ne pourra pas arguer une quelconque responsabilité (ex : erreur de caisse) de la part du salarié car le poste « employé polyvalent » a vocation, par définition, à ne revêtir aucune responsabilité majeure et à ne pas être qualifié dans un domaine particulier. L’employeur aura donc plus de difficultés à sanctionner un employé polyvalent pour une tâche non-faite et spécifique alors même que le salarié n’est pas spécialisé, ce dernier pourra d’ailleurs contester la sanction plus facilement.

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Exemple : Sanction d’un salarié classé « livreur polyvalent » ayant perdu son permis de conduire

Un salarié occupant le poste de livreur polyvalent qui subit une mesure de retrait de permis de conduire ne pourra pas se voir sanctionné pour ce motif. En effet, même s’il n’est plus en capacité de conduire et donc de livrer les clients, le terme « polyvalent » dans sa qualification permet d’attester qu’il peut effectuer d’autres tâches que la conduite. L’employeur sera donc bloqué si le terme « polyvalent » est mentionné (NB : il faudra également distinguer ici si le salarié a perdu son permis dans le cadre de sa vie privée ou à l’occasion de son travail).

Dans tous les cas, pour sanctionner un salarié, l’employeur doit prendre en compte la situation dans sa globalité (faits fautifs, classification du salarié, ancienneté au poste…).

Qu’est-ce que la classification et comment classer le salarié ?

Généralement, les conventions collectives distinguent de grandes catégories divisées en plusieurs niveaux. On retrouvera les ouvriers, employés, techniciens, agents de maîtrise et cadres. Une fois la catégorie déterminée, plusieurs échelons ou coefficients seront applicables. La catégorie reflète notamment le degré de responsabilité du salarié. La classification complète du salarié doit apparaitre sur son bulletin de salaire.

Pour déterminer la catégorie ainsi que l’échelon applicables au poste du salarié (classification complète), il faut se référer à la convention collective. La détermination se fait au cas par cas, elle repose sur le profil de chaque salarié, sur ses fonctions et sur ses compétences. Chaque échelon existant au sein de la convention collective mentionnera les différentes tâches correspondantes et potentiellement, le nom des emplois repère et les diplômes que le salarié doit détenir. Si l’emploi occupé n’est pas prévu par la convention collective, le classement se fait au niveau correspondant au poste le plus proche. Un salarié classé au statut cadre et un salarié classé au statut employé n’auront pas les mêmes responsabilités.

A chaque catégorie correspond un statut différent : coefficient hiérarchique, salaire minimum conventionnel, durée de période d’essai. Par conséquent, une fois que la catégorie et la classification seront déterminées, il en découlera plusieurs éléments et notamment le salaire minimum conventionnel applicable. Le salarié ne pourra pas percevoir une rémunération moindre que celle prévue par la convention collective pour son échelon. De même, cela aura un impact sur la durée de la période d’essai en cas d’embauche en CDI.

NB : Le salaire que le salarié perçoit doit donc être déterminé après l’avoir classé. La classification ne doit pas être établie en fonction de la rémunération souhaitée.

Est-il possible de modifier la classification du salarié en cours de contrat ?

L’employeur ne peut pas imposer au salarié une modification de sa qualification ou de la nature de ses fonctions. Il s’agit d’une modification du contrat de travail soumise à l’accord du salarié nécessitant la rédaction d’un avenant au contrat de travail.

Quid de la rétrogradation disciplinaire ?

La rétrogradation est une mesure disciplinaire consistant à faire régresser la position d’un salarié dans la grille de classification ou à réduire ses responsabilités et le salaire correspondant. La rétrogradation est une sanction mais l’employeur ne peut pas imposer une rétrogradation à un salarié car il s’agit d’une modification du contrat de travail. En cas de refus du salarié, l’employeur est en droit de prononcer une autre sanction. Dans les faits, l’employeur va affecter le salarié à un emploi de classement inférieur, entraînant une baisse de la position hiérarchique du salarié, avec pour conséquence une diminution de sa rémunération. Pour qu’elle ne soit pas considérée comme une sanction pécuniaire illicite, la rétrogradation doit s’accompagner d’une baisse effective des responsabilités hiérarchiques ou des fonctions du salarié. De plus, elle doit impérativement être prévue par le règlement intérieur.

Quels sont les impacts de la classification ? 

La classification peut avoir de nombreux impacts si elle n’est pas établie en bonne et due forme.

Sous classement

En cas de sous classement, le salarié doit être replacé rétroactivement au coefficient auquel son poste correspond. Il a alors droit à un rappel de salaire calculé en fonction du minimum conventionnel correspondant à ce coefficient et à des dommages et intérêts s’il justifie d’un préjudice particulier, comme la perte d’une partie de ses droits à retraite.

Sur classement

L’employeur peut accorder au salarié une qualification supérieure à celle résultant de ses fonctions. Le salarié doit alors bénéficier des avantages liés à cette qualification.

Salaire et avantages conventionnels

Le salarié bénéficie de certains avantages et mécanismes conventionnels attachés à sa classification (ex : prime conventionnelle, garantie annuelle minimale, prévoyance, durée de préavis, etc).

Égalité de traitement

Aucune différence de traitement ne peut être opérée entre salariés dépendant de la même catégorie professionnelle et exerçant les mêmes fonctions. A défaut, un salarié concerné par cette différence de traitement pourrait poursuivre l’employeur pour discrimination et réclamer les avantages auxquels il peut prétendre (ex : rémunération) ainsi que des dommages et intérêts.

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