L’Assemblée Générale Ordinaire Annuelle (AGOA) a pour objectifs principaux d’approuver les comptes de la société, de valider la bonne exécution des missions des dirigeants et de décider de l’affectation du résultat.
Sa convocation relève de la responsabilité du dirigeant vis-à-vis de ses associés. En cas de manquement, il s’expose à un risque de révocation.
L’AGOA doit également s’assurer que les conventions conclues entre les associés ou dirigeants et la société sont valablement approuvées (exemple : un loyer versé par la société à une SCI détenue par les mêmes associés). À défaut, ces conventions peuvent être remises en cause.
Les assemblées doivent être consignées dans un registre d’assemblées, que le dirigeant doit pouvoir produire en cas de contrôle fiscal ou URSSAF.
Enfin, l’AGOA permet aux associés d’avoir une vision claire de la situation financière et de l’activité de la société. D’autres points peuvent y être abordés, à condition d’être inscrits à l’ordre du jour (renouvellement des mandats, rémunération, décisions exceptionnelles, etc.).
L’Assemblée Générale Ordinaire Annuelle doit se tenir une fois par an, dans les six mois suivant la clôture de l’exercice (sauf délai spécifique prévu dans les statuts). Sa convocation, son contenu et sa tenue sont encadrés par la loi et/ou les statuts, afin de garantir le droit d’information des associés et de satisfaire à l’obligation de rendre compte du dirigeant.
Le dirigeant doit convoquer les associés en respectant le formalisme prévu par la loi et les statuts :
convocations, communication des documents nécessaires, respect des délais, etc.
L’Assemblée Générale Ordinaire Annuelle doit se tenir dans les six mois suivant la clôture de l’exercice.
Les comptes annuels doivent ensuite être déposés au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) dans le mois qui suit l’assemblée (ou deux mois si le dépôt est effectué par voie électronique).
Ces formalités sont obligatoires pour toutes les sociétés commerciales.
L’AGOA a pour finalité de :
informer les associés sur la situation financière de la société,
approuver les comptes et la gestion,
valider les conventions réglementées,
et décider de l’affectation du résultat (distribution de dividendes, report à nouveau, etc.).
Sous certaines conditions, une société peut demander la confidentialité totale ou partielle de ses comptes annuels.
Cette mesure n’exonère pas du dépôt au RCS, mais limite leur publicité.
Elle s’applique selon les seuils suivants (valeurs au 1er janvier 2024) :
| Type d’entreprise | Total du bilan | Montant net du CA | Effectif moyen salarié |
| Microentreprise | 450 000 € | 900 000 € | 10 |
| Petite entreprise | 7,5 millions € | 15 millions € | 50 |
| Moyenne entreprise | 25 millions € | 50 millions € | 250 |
| Grande entreprise | supérieur à 25 millions € | supérieur à 50 millions € | Plus de 250 salariés |
Les microentreprises peuvent demander la confidentialité de l’intégralité de leurs comptes annuels.Les petites entreprises peuvent demander la confidentialité du compte de résultat uniquement. Au-delà, pour les moyennes et grandes entreprises, l’option de confidentialité n’est pas possible.
Certaines sociétés, notamment celles de gestion de participations ou certains groupes selon leur taille, ne peuvent pas non plus bénéficier de cette option.
Le non-respect de ces obligations (convocation, tenue ou dépôt des comptes) expose le dirigeant à :
une amende pénale de 1 500 €,
une injonction du tribunal (souvent assortie d’une astreinte par jour de retard),
voire une convocation du dirigeant par le président du tribunal dans le cadre de la prévention des difficultés des entreprises.
Le défaut de dépôt des comptes peut être interprété par le tribunal comme un signal de difficultés financières.
➤ À noter : les EURL et SASU sont également soumises à ces obligations.
Dans les sociétés civiles (SCI, SCP, SCM, sociétés agricoles…), le gérant doit rendre compte de sa gestion au moins une fois par an.
Bien que l’article 1856 du Code civil n’impose pas à la gérance la tenue d’une assemblée pour ce faire, le recours à une AGOA est très majoritairement prévu par les statuts (et devient alors obligatoire) car, en plus de permettre de formaliser, d’encadrer et d’organiser cette obligation de rendre compte de la gestion par les dirigeants, elle garantit la transparence financière, permet de justifier qu’on a satisfait au droit d’information des associés et facilite la prise de décisions collectives. Elle permet également d’affecter le résultat, ce qui permettra d’en justifier en cas notamment de succession, de mésentente entre associés, de vente, de liquidation d’une communauté dans le cadre d’un divorce, lors de la clôture de liquidation de la société, etc.
La tenue d’une AGOA est donc fortement recommandée pour la transparence et la sérénité de la gestion d’une société civile et revêt un caractère obligatoire dès lors qu’elle est prévue par les statuts, soit dans la plupart des cas. Le non-respect de cette obligation peut entrainer des conflits internes, des complications légales, des difficultés lors de contrôles fiscaux ou encore lors de successions ou de divorces.
➤ À noter : les comptes annuels en société civile ne font pas l’objet d’une obligation de dépôt auprès du Registre du Commerce et des Sociétés.